Réduire sa production de lait Réduire sa production de lait

Près d’un producteur français sur quatre s’est engagé à réduire ses livraisons de lait en échange d’une prime de 140 à 240 €/1 000 l. Face à un prix du lait peu attractif, des fourrages de piètre qualité et un pâturage automnal compromis, la prime est une aubaine.

« En nous appuyant sur le travail des réseaux d’élevage et de l’Institut de l’élevage (voir ci-contre), nous avons informé les éleveurs, et aidé ceux qui le demandaient à évaluer l’intérêt de la mesure selon leur situation, explique Frédéric Tattevin, d’Élevage conseil Loire-Anjou. Pour ceux qui sont en phase de croissance, c’est non. Pour ceux qui, en dépassement, peuvent réduire la production sans rien changer, c’est oui : avec les prix actuels, on ne peut pas gagner de l’argent sur les volumes au-delà du droit à produire. Pour les autres, il faut passer par un budget partiel, et comparer les produits en plus et charges en moins, aux produits en moins et charges en plus. » Un exercice délicat pour le conseil, car vu les volumes et les montants engagés, « on est dans la marge d’ajustement ».

Effets induits

Les éleveurs doivent aussi mesurer les effets induits. « Produire moins d’octobre à décembre signifiera souvent produire moins sur les mois suivants, sauf en utilisant la voie alimentaire. » Ainsi, les vaches réformées ne seront plus là en janvier, alors qu’une réduction du concentré ou du correcteur azoté est réversible. Sans compter que les économies réalisées sur le coût alimentaire sont vite importantes. « Dans certains élevages, les pertes en lait seront moins élevées que prévu, avertit Frédéric Tattevin, signe que la ration initiale était probablement surdosée en azote. » Attention aussi aux effets collatéraux, comme la baisse du TP consécutive à une ration sous-dosée, et son impact sur le paiement du lait.

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